Les éoliennes sont-elles bonnes pour la politique climatique ?

Non, contrairement aux croyances et aux apparences, les éoliennes ne sont pas bonnes pour la politique climatique suisse

Manifestation d’Extinction Rebellion à Lausanne en 2019

Le remplacement du nucléaire, les voitures électriques et les pompes à chaleur exigeront une production supplémentaire de près de 50 TWh/an* en 2050. Avec les 40 TWh/an existants, cela fera un total de 90 TWh/an. On sait maintenant que la Confédération mise principalement sur le photovoltaïque et dans le scénario le plus optimiste¹ (50 TWh/an), il faudra 9 TWh/an produits avec des turbines à gaz pour couvrir le déficit hivernal moyen (en orange) de cette production solaire. Ces turbines émettront 4.4 mégatonnes (Mt) de CO2.

Les éoliens ont la prétention de faire mieux : compenser ce déficit, se passer des usines à gaz et économiser ainsi les 4.4 Mt de CO2 qu’elles produiraient.

Le schéma ci-contre montre le profil de production annuelle nécessaire en 2050. Au creux de l’hiver, il manque un tiers de la production. Sur 5 mois, cela représente 9TWh, mais sur toute l’année, l’éolien devrait produire 26 TWh, ce qui est juste impensable (6000 machines de 3MW …).

De toute façon, ce dernier chiffre est nettement supérieur au 4.3 TWh/an d’éolien prévus initialement par la Stratégie Énergétique 2050. Et comme on ne parle plus à Berne que de moins de la moitié de ces valeurs cibles, la contribution éolienne à la production hivernale s’annonce tout simplement insignifiante. L’éolien ne peut donc plus prétendre être un élément essentiel de la nouvelle politique climatico-énergétique de la Confédération et conserver son étiquette de priorité nationale.
*térawattheure : 1 TWh = 1 milliard de KWh

¹ Roger Nordmann, conseiller national – Le plan solaire et climat, édition Favre, 2019.