Archives mensuelles : septembre 2019

Le Conseil d’Etat se fout des paysages du Plateau et du Jura

Ce printemps, la Confédération a lancé deux consultation publiques « Conception énergie éolienne 2019 »  et « conception paysage suisse ». La première était réservée à un cercle réduit d’autorités et de groupements d’intérêts. La seconde, quoique d’une moindre importance, est publique et chacun peut y réagir jusqu’au 15 septembre. Paysage-Libre Suisse qui n’avait pas été consulté ni pour l’une ni pour l’autre des consultations a fait sa propre réponse que nous avons approuvée et relayée (texte en allemand seulement).

Le Plateau et le Jura que les technocrates du canton ont classés comme médiocres

En juin dernier, le Conseil d’Etat vaudois à majorité rose-verte a produit une réponse à la consultation „Conception énergie éolienne 2019“. Il a renouvelé évidemment son allégeance à l’OFEN, mais en rajouté une couche émettant des réserves permettant en gros :

  • d’autoriser la construction de parcs produisant moins de 20 GWh /an,
  • de faciliter le développement de parcs dans les zones classées (IFP),
  • de ne pas tenir compte des valeurs du nouvel Atlas des vents dans les procédures futures,
  • d’autoriser le canton à ne pas compenser les surfaces d’assolement (SDA) comme la loi l’oblige actuellement.

Ben voyons ! cela montre que le gouvernement vaudois, face à l’avalanche d’oppositions et de recours et dans les conditions actuelles, est de moins en moins sûr que son ambitieuse planification éolienne puisse se réaliser. Rappelons-nous les propos tenus naguère par une conseillère d’Etat que l’on pourrait résumer ainsi : « les éoliennes sont nécessaires et nous allons les réaliser. S’il le faut, on changera les règles du jeu ». Nous en avons eu un premier aperçu avec le scandale de La Praz et la décision de passer en force avec les opérations de défrichement à la Vallée de Joux.

Les autorités vaudoises sont majoritairement attirées physiquement et mentalement vers les paysages lacustres et finalement très urbains de la région lémanique* et pensent qu’il en est de même pour les étrangers (pas une photo du Plateau et du Jura sur les pages d’accueil du site Internet du canton).

Celles de Suisse alémanique, au contraire, sont par nature bien plus amoureuses et respectueuses de leurs patrimoines paysagers campagnards dont elles ont compris la valeur inestimable. Il ne reste plus qu’à espérer que ces dernières fassent pencher la balance du bon côté.

*Cette situation s’explique quasi arithmétiquement par le fait que les deux tiers des Vaudois habitent ou travaillent sur l’Arc lémanique. Il en va de même pour le Conseil d’Etat.