Votation du 18 juin : une loi sur le climat en trompe l’œil…

Des buts acceptables mais des moyens incontrôlables

Le 18 juin prochain, le peuple suisse sera amené à voter sur la La loi sur le climat et l’innovation. Cette entend atteindre la neutralité climatique (zéro net) d’ici 2050), ce qui est bien. Mais elle n’indique pas comment les atteindre concrètement. Elle ne précise pas comment le faire et n’explique pas comment ne pas nuire à la biodiversité, aux forêts et au paysage.

Des forêts d’éoliennes en Suisse aussi ?

Des milliers d’éoliennes seraient inévitables

Donc, pour ce qui concerne les éoliennes, la loi sur le climat n’en parle jamais. Mais ceux qui savent lire entre les lignes comprennent bien qu’il faudrait sévèrement réduire les énergies fossiles, ce qui est bien. Toutefois, en se privant également des centrales nucléaires, les objectifs fixés sont tellement exigeants que la construction de milliers d’éoliennes en Suisse deviendra totalement inévitable. Pour s’en convaincre, il suffit de se référer aux prochains objets qui vont être traités par le parlement fédéral. La preuve en est vraiment éclatante : Windexpress, nouvelle Loi sur l’Energie, etc.

Dans notre canton, la planification actuelle serait multipliée

Si rien que dans notre canton 160 éoliennes sont aujourd’hui planifiées, il est hors de doute que ce nombre serait appelé à croître considérablement dans les prochaines années et pourrait être facilement multiplié par deux ou trois. Toutes les promesses des autorités seraient violées. Il faudrait en installer partout.

Pas de consigne de vote mais attention !

Dans sa séance du 9 mai dernier, le comité de Paysage-Libre Vaud a pris position quant à la votation du 18 juin 2023 sur la loi sur le climat LCI : il rejoint la position de la centrale Paysage Libre Suisse et ne donne pas de consigne de vote. En revanche, il conseille de lire attentivement le document FAQ que l’on peut trouver ici.

L’amour des paysages se confirme en profond désaccord avec les autorités

Les Suisses ne veulent pas sacrifier leurs paysages

Comme nous l’avons relevé dans nos précédents Bulletins d’information, les Suisses ne veulent pas sacrifier leurs plus beaux paysages au profit de constructions énergétiques, notamment éoliennes.

Une étude Tamedia enfonce le clou

Une étude d’opinion réalisée par Tamedia fin 2022 auprès de 50’000 personnes vient d’être publiée. Elle s’ajoute aux précédentes et enfonce le clou. Comme on le voit en jaune sur la figure ci-dessous, avec 73 % des opinions, les beaux paysages viennent clairement en tête du classement de ce que les habitants apprécient en Suisse.

Le parlement est hors sol

Si l’on en croit les tendances qui prédominent actuellement à Berne, nos parlementaires et certains offices fédéraux ne semblent pas en avoir vraiment conscience.
Pensent-ils que leurs angoisses énergétiques sincères ou opportunistes seront assez fortes pour submerger ces sentiments qui font partie des gênes de nos habitants ?
Pensent-ils que le peuple se laissera convaincre de faire le sacrifice d’une part essentielle de sa qualité de vie ?
Rien n’est moins sûr : la majorité des récentes votations locales sur les éoliennes montrent par leur rejet des parcs que la résistance est vigoureuse. Surtout lorsque les habitants sont informés concrètement de ce qui les attend. C’est plus facile aujourd’hui qu’hier parce que l’opinion publique s’enrichit de l’expérience de cas concrets comme Ste-Croix. Elle commence à réaliser ce qu’on entend lui imposer sous prétexte de crise énergétique ou de protection du climat.

Retirer leurs droits aux communes

Mais les partisans de l’éolien préparent déjà la riposte : « puisque les habitants des régions concernées (donc souvent des communes) ne veulent pas des éoliennes, on va leur enlever le droit de se prononcer sur le sujet ». Plusieurs gouvernements cantonaux tentent d’exclure les communes des décisions relatives aux projet éoliens les concernant. Et comme on le sait, le parlement lui-même va dans ce sens.

Avalanche de référendums en perspective

En attendant, les inévitables référendums qui vont avoir lieu dans les mois prochains pour calmer le délire législatif actuel permettront de confirmer nos propos.

Victoire des citoyens fribourgeois à “La Sonnaz”

Parc des “Collines de la Sonnaz” depuis Courtepin

Une claque pour les promoteurs

Dimanche 12 mars 2023 – Nous nous réjouissons d’apprendre que deux votations consultatives supplémentaires (après celle de la Sonnaz) ont signifié l’échec des promoteurs du parc fribourgeois des Collines de la Sonnaz. C’est en effet à une forte majorité que les communes de Courtepin et Misery-Courtion ont très nettement dit NON à l’éolien (projet dit “Collines de la Sonnaz”, en coordination réglée dans le plan directeur fribourgeois). Un vote comparable avait déjà eu lieu en 2022 par les citoyens de la commune de La Sonnaz.

Communiqué de presse

Voir à ce sujet le communiqué de presse de l’association locale présidée par notre ami Olivier Bays dont le travail a été remarquable.

Contribution vaudoise

Notre fédération vaudoise PLVD peut être fier de savoir que ce résultat est aussi le fruit de sa modeste contribution, notamment pour le film et pour les débats publics.

Victoire à la Vallée de Joux !

EolJoux – un projet enterré qui pourrait renaître – photomontage PLVD

Projet rejeté par le Tribunal cantonal en 2021

Comme vous vous en souvenez certainement, le projet EolJoux avait été rejeté par le Tribunal cantonal en mars 2021, fait suffisamment rare pour être relevé. Insatisfaite, la commune du Chenit a immédiatement fait recours au Tribunal fédéral.

Projet rejeté par le Tribunal fédéral en 2023

Bonne nouvelle : ce recours vient d’être rejeté et le projet tombe à l’eau définitivement. Voir le communiqué commun des opposants annexé au présent courriel.
Voir communiqué de presse des opposants

La bataille continue

Définitivement rejeté ? pas si sûr : comme nous l’avons déjà relevé, les promoteurs ont l’intention de repartir à l’assaut avec un projet ramené à quatre éoliennes au lieu de sept. En prévision de ce nouveau projet qui va encore prendre de nombreuses années, votre fédération vaudoise a déjà commencé à préparer la contre-offensive en étroite collaboration avec les associations locales suisse et française que sont Eoliennes vraiment ? et SOS Bois d’Amont.

Les Suisses ne veulent pas d’éoliennes dans leurs paysages intacts !

Photo extraite du site WSL – photo Boris Salak

Deux études confirment le rejet des éoliennes dans les paysages suisses

L’étude SOTOMO mandatée par les BKW dont nous vous avions parlé en octobre dernier montrait clairement que les Suisses privilégient la nature et un environnement intact. Une nouvelle étude réalisée cette fois par l’insoupçonnable Institut fédéral pour la forêt, la neige et le paysage (WSL) met les points sur les i. Elle confirme la tendance et montre que les éoliennes sont désormais rejetées par une écrasante majorité de la population à 86%, en croissance marquée depuis 2018. Citation :

Malgré la menace d’une pénurie d’approvisionnement en hiver et les prix élevés de l’électricité : Les installations d’énergie renouvelable dans les Alpes vierges restent un tabou pour la population suisse. C’est ce que montre la récente répétition d’un sondage réalisé en 2018 par des chercheurs de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL. En revanche, l’acceptation des installations photovoltaïques a massivement augmenté pour les sites situés dans les régions de montagne qui disposent déjà d’infrastructures touristiques.

Notre combat voit sa légitimité confirmée

Paysage Libre Suisse montre que les mercenaires de Suisse Eole sont dans les cordes. Leur sponsor, l’Office fédéral de l’énergie devrait enfin ouvrir les yeux ! Notre combat pour préserver les paysages suisses est donc pleinement justifié !

Version originale de l’étude : https://www.wsl.ch/de/newsseiten/2022/12/schweizer-bevoelkerung-will-keine-energieanlagen-in-unberuehrten-alpenlandschaften.html

Au Mollendruz, le TF confirme le sacrifice programmé des paysages jurassiens

Les 12 éoliennes du Mollendruz financées notamment par les Services Industriels de Zürich

Un rejet sec de tous les griefs des opposants

Dans son récent jugement, le TF a rendu un verdict sans appel qui rejette tous les griefs formulés par les recourants en s’appuyant sur la nouvelle Loi sur l’énergie.

La pesée des intérêts bâclée

Un commentaire réalisé par nos avocats sur la pesée des intérêts réalisée par le TF en résume l’esprit :

« Le Tribunal fédéral procède à une courte pesée globale des intérêts et en déduit que l’intérêt national à la production électrique, ici sensiblement supérieur au seuil prévu par l’article 9 alinéa 2 OEN, doit l’emporter sur les autres intérêts en présence, ce en particulier en raison du fait qu’aucune règle spéciale fédérale sur la protection des biotopes, des espèces animales ou de l’environnement ne fait impérativement obstacle au projet. L’impact paysager est qualifié de tolérable dans la balance des intérêts et la sécurité des usagers des alentours du parc est à son sens également correctement pris en compte. Il valide donc le PPA et rejette le recours ».

La situation est grave mais pas désespérée

Bien heureusement, la messe n’est pas encore dite dans le Jura : les éoliennes doivent encore être mises à l’enquête au Mollendruz et à Sur Grati. Le recours au TF n’est pas encore jugé à Bel Coster ni à EolJoux. Provence et Grandevent ne sont pas encore sorti des cartons. Et surtout à Grandsonnaz, la bataille politique est à son comble dans les communes de Bullet et de Fontaines-sur-Grandson. Des espoirs demeurent…

Appel urgent de 86 scientifiques : ne pas sacrifier la biodiversité au profit des renouvelables

Les chambres prêtes à sacrifier la biodiversité

Les chambres fédérales discutent des mesures urgentes à prendre pour augmenter la production d’électricité indigène en prenant tous les raccourcis législatifs possibles. Elles sont prêtes à sacrifier des dizaines d’années de lutte pour préserver la biodiversité.

Coup de gueule de dizaines de scientifiques

Dans le même moment, saluons le coup de gueule de plusieurs dizaines de scientifiques suisses qui pour une fois, sortent de leur réserve et remettent l’église au milieu du village :
la transition énergétique ne peut se faire aux dépens de la biodiversité !

Source Le Temps 10.11.22

Article paru dans Le Temps de ce jour dont l’illustration est pour une fois pertinente et éloquente.https://paysage-libre-vd.ch/wp-content/uploads/2022/11/Appel-biodiversite-09.11.22.pdf

Le vilain mensonge de Suisse Eole “l’éolien est le pilier hivernal de la transition énergétique”

Diagrammes volontairement trompeurs

A l’appui de cette prétention, des diagrammes volontairement trompeurs sont utilisés. Ceux-ci comparent les énergies hydraulique, photovoltaïque (PV) et éolienne en pourcentage de leurs productions annuelles respectives réparties par mois (données pour 2017 et 2018, figure ci-dessous). Cette figure fait totalement illusion si l’on croit que l’on consomme des pourcents et non des KWh.

Une réalité crue pour l’éolien

Si l’on veut avoir une idée de la réalité, le diagramme doit être refait, par exemple avec les productions annuelles prévues actuellement pour 2050 : 39 TWh d’hydraulique, 40 TWh de
PV et 4.5 TWh d’éolien. Le résultat est impitoyable : l’éolien produit moins que le photovoltaïque, même en janvier et beaucoup moins que l’hydraulique. Sa contribution est marginale, et même contre-productive car les moyens financiers investis seraient bien
plus utilement engagés dans des techniques de stockage saisonnier. Bien sûr, la figure ci-dessous est aussi simpliste que celle des pourcents dont elle est dérivée mais une approche
basée sur une étude plus travaillée est présentée dans notre Bulletin d’information no. 12.

Une production qui reste insignifiante

En bref, pour compenser le déficit hivernal, une production éolienne de 26 TWh/an serait
nécessaire, soit 5000 machines. Pour le seul canton de Vaud, il y faudrait 5 TWh/an (850
machines, environs 100 parcs éoliens au lieu de la quinzaine prévue aujourd’hui).
Depuis des années, Suisse Eole clame sur tous les toits que la production éolienne est plus
forte en hiver qu’en été. Ce n’est pas faux mais la production éolienne est insignifiante et le
restera, sauf à construire des milliers d’éoliennes en Suisse. Quoi qu’il en soit, cela ne justifie
pas la prétendue « ultra importance de l’éolien en hiver » proférée en boucle depuis des
années par les mercenaires* de Suisse Eole. Deux tiers de pas grand-chose, cela reste pas
grand-chose et n’en fait pas le pilier hivernal de la transition énergétique ! Par ailleurs, la
question des fréquentes et imprévisibles absences de vent n’est toujours pas réglée
puisqu’il faudrait des importations d’électricité et/ou des usines à gaz pour compenser ces
dernières. Par les temps qui courent c’est loin d’être gagné…

* Rappelons que Suisse Eole n’a pas de personnel salarié mais mandate deux bureaux spécialisés dans l’ingénierie et la communication liées à la transition énergétique : Planair SA et Enco AG, qui facturent des honoraires financés à coups de millions par l’OFEN (Office fédéral de l’énergie).

Enquête BKW : « des raisons d’espérer pour les défenseurs de la nature ».

L’interprétation des sondages peut être trompeuse

Après la récente publication de l’étude de l’institut SOTOMO mandatée par les BKW, la plupart des médias ont donc titré selon leurs sensibilités. Par exemple : « presque la moitié des Suisses se disent respectueux du climat » ou « Pour 75% de la population, la transition énergétique est trop lente ». Des banalités qui n’incitaient pas à vouloir en savoir beaucoup plus. En réalité, le champ d’investigation de cette excellente étude était beaucoup plus large et ambitieux que les médias pouvaient le laisser croire.

Page de garde de l’étude BKW

Une étude très complète sur les besoins des Suisses

Il s’agissait de questionner les Suisses sur leur vision d’un « Avenir où il fera bon vivre ». Le but étant « contribuer à identifier les défis concrets liés au changement climatique et montrer où trouver des solutions possibles ». Cela supposait de traiter un ensemble de sujets complémentaires : climat et ressources, conscience et action écologiques, énergie, bâtiment, infrastructures.

Des résultats réjouissants pour les amoureux de la nature

Les résultats sont à la fois surprenants et réjouissants. Ils montrent qu’« une nature et un environnement intacts font partie intégrante de la conception de la prospérité de la population. La motivation à adopter un comportement plus durable sert en premier lieu à protéger la nature ».

D’abord l’hydraulique, puis le photovoltaïque. L’éolien loin derrière

Quant aux solutions renouvelables, on est bien loin de l’acharnement actuel de certains à développer l’industrialisation de nos paysages. La majorité des Suisses interrogés appellent de leurs vœux une accélération de la transition énergétique (le nucléaire qui n’est encore soutenu qu’à 41%). Ils soutiennent bien le développement du renouvelable, mais pas n’importe lequel : d’abord l’hydraulique, le solaire puis loin derrière, l’éolien.

Plus des deux tiers des Suisses ne voudraient pas d’éoliennes près de chez eux

À ce sujet, cette dernière affirmation met les points sur les i : « seuls 29%* des personnes interrogées voudraient avoir des éoliennes dans leur environnement proche. En revanche, si elles sont installées loin de chez elles, 50% y sont favorables ». Ce n’est vraiment pas folichon et on souhaite bien du plaisir à ceux qui rêvent d’implanter des milliers d’éoliennes en Suisse pour se faire de l’argent sur le dos des consommateurs.

* A peine plus que le nucléaire qui est à 24%

Un nouveau projet pour EolJoux : habile manœuvre pour influencer le TF ?

Photomontage du projet EolJoux actuel à 7 éoliennes : trois seraient “sacrifiées”

En attendant le jugement du Tribunal fédéral

La procédure du parc éolien EolJoux est aujourd’hui devant le Tribunal fédéral qui doit dire s’il suit ou non les conclusions du Tribunal cantonal vaudois. Comme on le sait, en mars 2021, la CDAP de ce dernier avait accepté les recours formés contre le projet par les ONG et Paysage-Libre Vaud, mais également et surtout par l’OFEV (Office fédéral de l’environnement).

Nouveau projet à quatre éoliennes

Déboutés mais tenaces, les promoteurs locaux avaient alors fait recours au TF, lequel ne s’est pas encore prononcé à l’heure où l’on écrit ces lignes. Probablement peu optimistes et sans même attendre le jugement et ses considérants, ceux-ci parlent d’un nouveau projet apparemment plus modeste (quatre éoliennes au lieu de sept) qui tiendrait compte des remarques faites par les divers opposants. Mais les éoliennes qui resteraient seraient plus modernes et surtout plus grandes ! Pour le justifier officiellement, ils déclarent sans rire :
« Dans le contexte actuel où l’approvisionnement en électricité n’est plus garanti durant la saison hivernale, où la Suisse n’est plus en mesure de maîtriser les prix d’approvisionnement en énergie et où la Suisse est très en retard pour atteindre ses objectifs de transition en vue de respecter ses engagements pour lutter contre le réchauffement climatique, les Municipalités (…) réaffirment leur ferme volonté de réaliser au plus vite un parc éolien à la Vallée de Joux ».

Un projet bidon ?

Le cas échéant, la procédure devrait redémarrer à zéro. Mais bien que de nombreux éléments puissent être repris de l’actuel projet, ce sont des années qu’il faudrait rajouter à celles qui se sont déjà écoulées. Une autre hypothèse plus tactique nous vient immédiatement à l’esprit : en présentant une esquisse de projet plus modeste, donner aux juges du TF l’idée que les promoteurs seraient déjà prêts à « sacrifier » trois éoliennes pour faire suite aux demandes de l’OFEV. Il pourrait ainsi, comme à la Montage de Granges (SO) faire quand même passer le projet écorné de quelques éoliennes. À suivre…